Marie-Madeleine : Une Réinterprétation Moderne et Audacieuse
Dans l’imaginaire collectif occidental, le nom de Marie-Madeleine évoque souvent une figure empreinte de péché, une repentie dont la conversion est louée dans les textes religieux. Cependant, dans l’œuvre de Maureen Demidoff, « Moi, Marie-Madeleine », cette figure biblique est présentée d’une manière radicalement différente. Nous sommes invités à découvrir une Marie-Madeleine étonnamment libre pour son époque, dotée d’une intelligence vive et d’une modernité saisissante. À travers les mots de Demidoff, Marie-Madeleine prend vie sous un jour nouveau, révélant une personnalité bien plus complexe que les stéréotypes véhiculés par les siècles.
Marie-Madeleine, Femme Libre et Rebelle
Marie-Madeleine, telle que décrite par Maureen Demidoff, incarne la liberté et la rébellion contre les normes sociales de son époque. Elle refuse de se conformer aux attentes imposées aux femmes de son temps, préférant le célibat et rejetant toute forme de soumission. Son choix de suivre Jésus n’est pas motivé par un amour charnel, mais par un amour pur, total et absolu pour sa vision révolutionnaire de l’égalité entre les hommes et les femmes.
Une Compagne Privilégiée de Jésus
Dans le récit de Demidoff, Marie-Madeleine occupe une place centrale aux côtés de Jésus et de ses disciples. Contrairement à d’autres disciples qui se dérobent lors de la crucifixion, Marie-Madeleine reste courageusement aux côtés de son mentor. Elle est également la première à voir Jésus ressuscité et se voit confier la mission d’annoncer cette résurrection aux autres disciples. Dans cette perspective, Marie-Madeleine apparaît comme l’apôtre des apôtres, une figure clé dans la transmission du message du Christ.
Un Mythe de la Femme « Pensée » par Jésus
À travers le prisme de Maureen Demidoff, Marie-Madeleine devient le symbole de la femme « pensée » par Jésus, un leader révolutionnaire qui bouleverse les préjugés sociaux de son époque. Elle représente la vision égalitaire de Jésus, prônant l’autonomie et la dignité des femmes dans une société où elles étaient souvent reléguées au second plan. Ainsi, Marie-Madeleine transcende les interprétations littéraires et religieuses traditionnelles pour incarner une figure de force, de courage et d’intelligence.
Maureen Demidoff, l’autrice
Maureen Demidoff est titulaire d’un diplôme en anthropologie et auteur d’ouvrages et d’articles portant sur la Russie, rédigés durant ses années d’expatriation. Elle a également écrit un essai, une biographie romancée, ainsi que son premier roman « Le Contrat » (2021) et « Moi, Judas » (2023), tous deux publiés aux Ateliers Henry Dougier.
Moi, Marie-Madeleine
Autrice : Maureen Demidoff
Nombre de pages : 142 pages
Date de parution : 07/03/2024
Editeur : Ateliers Henry Dougier
Collection : Autobiographie d’un mythe
ISBN : 979-10-312-0598-4
Une Redécouverte de Marie-Madeleine
En revisitant le personnage de Marie-Madeleine à travers l’œuvre de Maureen Demidoff, nous sommes confrontés à une réinterprétation moderne et audacieuse de cette figure biblique. Loin des stéréotypes traditionnels, Marie-Madeleine émerge comme une femme forte, indépendante et passionnée, en quête de vérité et de spiritualité. Son association avec Jésus ne se limite pas à un rôle de pécheresse repentie, mais révèle une compagne privilégiée et une apôtre essentielle dans la propagation de son message. En définitive, « Moi, Marie-Madeleine » nous invite à repenser notre perception de cette figure emblématique, nous rappelant que derrière les mythes et les légendes, se cache souvent une vérité plus profonde et plus nuancée.
8 commentaires
rien à voir donc avec la » Nana » d’ émile Zola
Effectivement, rien à voir.
Hors sujet de Marie Madeleine , voila une autre femme qui mériterait que l’on en parle.
Une femme qui m’a toujours fasciné, car moderne et courageuse à son époque. Agathe Sophie Sasserno, malgré la pureté de son français, la richesse de sa prose, la variété de son œuvre et sa sensibilité, cette poétesse est, aujourd’hui, injustement oubliée parce qu’elle ne voulait pas être française mais rester niçoise voire italienne. La France jacobine n’aime pas l’histoire qui a pu se passer avant l’annexion frauduleuse de Nice. Elle est pourtant une figure majeure de Nice, ville qu’elle aimait beaucoup. Agathe-Sophie naît dans une maison de la place Victor, actuelle place Garibaldi, le 3 octobre 1810. Elle écrit, à 14 ans, Le Chant du vieux soldat, huit strophes à huit alexandrins aux accents patriotiques en hommage à son père. Cette œuvre précoce révèle un certain talent et lui vaut de nombreux éloges, ce qui la conforte dans cette voie. Dès lors, elle se consacre aux études pour approfondir ses dispositions pour la poésie. Enfant, elle possède un caractère doux et sympathique. Plus tard, c’est une jolie femme au visage fin, à la coiffure et aux toilettes sobres et de bon ton. Les œuvres d’Agathe-Sophie dénotent une forte culture littéraire et une solide connaissance de la prosodie. À un âge où les autres ne songeaient qu’aux plaisirs de la vie, elle entretient une correspondance avec Lamartine, Victor Hugo ou encore Alexandre Dumas… Puis elle devient membre de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, de l’Académie royale de Turin et pensionnée à l’Ordre du mérite civil. Bien qu’elle écrive en français et qu’elle nourrisse un réel attachement à Nice, elle se considère comme italienne. D’ailleurs, elle va dédier certaines de ses œuvres au roi de Sardaigne Charles-Albert, qui lui fait parvenir de nombreux témoignages d’estime et des distinctions. La poétesse niçoise incarnait parfaitement le courant romantique. Ses poésies racontent amèrement les passions, les désenchantements qui affligeaient son esprit et son cœur, sans oublier l’honneur et un engagement nationaliste. Comme elle l’a écrit à l’une de ses plus intimes amies peu avant sa mort, elle souhaitait devenir italienne: « Occupe-toi sans retard de ma nationalité, chère Olympe, je tiens beaucoup à mourir Italienne. » Elle n’eut pas le temps de recevoir la réponse. Mais elle fut exaucée puisque, emportée par une « maladie de langueur et d’abattement », elle s’éteint, le 6 juin 1860, une semaine avant le rattachement du Comté de Nice à la France. Elle est enterrée au cimetière du Château à Nice où une place et un établissement scolaire privé portent son nom. Toute sa vie, elle se donna totalement à la poésie mais ses sentiments se déclinèrent en notes plaintives, passionnées, quelques fois fières et irritées ou humbles et affligées, mais toujours en proie à un désir sans espoir. Pour les historiens, elle sera à jamais « la douce Sapho niçoise »… C’est ainsi qu’ils ont baptisé cette poétesse romantique niçoise qui, bien qu’elle ait joui en son temps d’une grande notoriété, est aujourd’hui oubliée.
Ton commentaire est très complet sur cette femme. Tu vas peut-être inspirer un écrivain.
Intéressant cette relecture de Marie-Madeleine, la rendant moderne.
Oui, une belle lecture.
La misogynie de la religion en avait fait une moins que rien!!!!
Oui, et pourtant…