Depuis ses seize ans, Alexandra a perdu toute envie de vivre. Depuis ses seize ans, Alexandra rêve du jour où elle va mourir. Des rêves précis, parfois changeants. Quelques détails, une ambiance…
Depuis le premier jour, elle cherche à disparaître le plus discrètement possible pour protéger ses proches, persuadée de son destin funeste. Mais ses certitudes vont être bousculées par deux rencontres inattendues. Deux rencontres qui, malgré sa mort annoncée, vont lui redonner de l’espoir.
Malgré Ma Mort est la porte d’entrée d’un univers, créé par Onir Ynao, plus large : Dwergenh. Il ne tient qu’aux lecteurs.trices de la pousser pour découvrir les merveilles de ce monde.
C’est aussi le tout premier ouvrage de la maison d’édition Le Labyrinthe de Théia qui s’inscrit dans sa collection Les Clés d’Hécate, une collection dédiée à la fantasy et de ses sous-genres.
Que vous soyez plutôt créatures aux dents longues ou sorciers aux chapeaux pointus, nul doute que les univers proposés par la déesse de la Magie sauront vous dépayser…
Un premier roman qui ose aborder la thématique de la mort et de la dépression
Le tout premier roman de l’autrice Onir Ynao se dévoile sous l’identité de Malgré Ma Mort, un titre d’ores et déjà évocateur sur le contenu de l’histoire. Cette novella (roman court) transporte le lectorat pendant 90 pages à travers les émotions et les craintes de son personnage principal, Alexandra Levasseur.
Jeune femme de 18 ans, elle rêve depuis le premier jour de ses 16 ans de sa mort. Si elle ne sait pas qui ni quand, elle sait, au fond d’elle, comment ça va se passer. Conditionnée par ses rêves, elle s’enlise dans la noirceur et la dépression, veillant à disparaître métaphoriquement avant l’heure pour ne pas faire souffrir ses proches.
Extrait
« Que feriez-vous si vous saviez exactement comment vous alliez mourir ?
J’aurais aimé n’avoir que des préoccupations de mon âge. Pourtant, je connais avec certitude le déroulement de mes derniers instants, à l’exception de la date. Pendant longtemps, je me suis demandé comment gérer l’information. Faut-il profiter de chaque moment qui éloigne cette pensée morbide ? Préparer mon testament ? Dire à mes proches que je les aime ? Dresser une liste de tout ce que j’ai envie d’accomplir avant de mourir ?
C’est le genre de question philosophique que l’être humain se pose rarement… sauf quand il y est confronté. C’est mon quotidien depuis bientôt deux ans. Pourquoi moi ? Que faire ? Dois-je vraiment me lever ce matin alors que mes actions ne changeront rien ? Et pour combien de temps encore ?
Cette interrogation m’accompagne, dès mon réveil, lorsque je contemple mes cernes violacés dans le miroir de la salle de bain. Je peux observer mon reflet : une femme beaucoup trop maigre pour son propre bien, dont les yeux marron injectés de sang s’enfoncent dans leurs orbites. Pour ne rien gâcher, mon teint ne se départit jamais d’un aspect maladif et mes lèvres sont si sèches qu’elles se fendillent. Un frisson écœuré remonte le long de ma colonne et je baisse le regard. Ce corps et ce visage sont ceux d’une étrangère à qui j’emprunte les traits. Je n’arrive pas à m’appartenir. Dans mes meilleurs jours, cette coquille craquelée ne suscite chez moi que de l’indifférence.
Seule note dissonante à cette partition inquiétante : mon épaisse chevelure blonde encadre avec harmonie mon visage et cascade dans mon dos. Je veille à l’entretenir avec soin malgré le questionnement qui me taraude toujours. Mes cheveux auraient pu présenter un réconfort, mais sont malheureusement, une nouvelle source de dégoût viscéral ; le signe de ma vanité.
Pourquoi donc prendre soin d’une telle tignasse ? Est-ce un sursaut de vie, comme cette impulsion électrique que notre cerveau envoie pour s’assurer que nous ne sommes pas en train de mourir, alors que nous nous endormons ? Je ne comprends pas l’intérêt. Je n’ai pourtant aucun espoir de survie, pas vrai ? Jusqu’à présent, cette dispute entre la partie irrationnelle de mon cerveau, qui prend soin de mes cheveux, et mon mépris, est restée irrésolue. À défaut, ou peut-être pour ne pas basculer complètement dans la folie, je continue de m’en occuper religieusement.
Durant mes journées, rythmées par les cours et les repas qui finissent inévitablement dans la poubelle, mes tourments n’ont de cesse de me poursuivre. Un rire, une démarche, un mot… Tout peut réveiller les souvenirs et me rappeler à cette réalité : je vais mourir.
Chaque jour, pourtant, je dois avancer. Survivre, craindre de vivre, tressaillir à chaque ombre… »
À propos d’Onir Ynao, l’autrice
Traductrice, rédactrice technique, deux masters dont un en linguistique en poche, autant dire qu’Onir tourne autour des écrits depuis longtemps. Elle signe son premier contrat d’édition avec le Labyrinthe de Théia, pour Malgré Ma Mort, publié en février 2023 suite à une campagne réussie sur Ulule.
Elle aime les raies manta, les chats et les renards. On la reconnaît facilement pour son amour du vert (surtout ses cœurs !) Elle aime aussi « League of Legends » et « Stardew Valley ».

Malgré ma Mort
Onir Ynao
90 pages
Le Labyrinthe de Théia, 2023
4 commentaires
on doit subir la santé mentale d’un président en ce moment …
Il ira au bout de ses convictions.
une bonne chose finalement qu’ on ne connaisse ni le jour ni l’ heure
c’est vrai.