Les Hopis, les « gardiens de la paix », constituent une nation d’à peine 20 000 personnes, regroupés dans quelques villages du Nord de l’Arizona aux États-Unis. Gardiens farouches de traditions préservées, d’une posture unique et de savoirs spirituels, ils acceptent aujourd’hui de les distiller au compte-goutte.
Renaissance Man est l’un d’eux. Un touche-à-tout hors pair et un initié reconnu dans sa communauté.
Une obsédante envie d’écrire sa biographie amène l’anthropologue Audrey Chapot à le lui proposer. Pourtant, l’idée persiste que c’est plutôt lui qui, secrètement, la choisit.
« Renaissance Man, un conteur en terre Hopi » sera publié le 26 février mais il est déjà disponible en précommandes.
Renaissance Man, un conteur en terre Hopi
Transmettre la sagesse du peuple Hopi
Les Hopis, aujourd’hui moins de 20 000 personnes recensées, sont les gardiens de savoirs intemporels et de prophéties, des messages reçus d’êtres qu’ils appellent Starpeople, gravés sur des falaises alentours. Ils sont aussi garants du respect d’un équilibre cosmique qu’ils ont intérêt à diffuser aujourd’hui au-delà de leur communauté afin de rassembler les groupes épars qui partagent partiellement leur conception du monde et des évolutions sociétales actuelles.
Longtemps, les traditions Hopi ont été inaccessibles aux étrangers, consciemment interdites afin d’être préservées. Leur histoire et leur culture sont fondamentalement à part de celles des autres nations natives de la région et du continent.
Le livre d’Audrey Chapot est né de la rencontre fortuite et inéluctable entre l’autrice et Renaissance Man, comme il aime se faire appeler. Un individu inclassable, à la fois à part et simultanément profondément Hopi.
Cette graine semée en 2016 a germé en 2019, lorsqu’Audrey l’a contacté pour lui demander timidement s’il accepterait qu’elle écrive sur sa vie atypique et passionnante. Il a spontanément accepté. Les dates et modalités de leur seconde rencontre ont été posées sur-le-champ, en quelques minutes.
« Arrivée sur place, j’ai réalisé alors que sa biographie et la richesse de ses nombreux domaines d’excellence n’étaient qu’un prétexte à une expérience et une transmission d’un autre genre. Nous prêtions tous les deux notre voix, tels des passeurs désignés, pour transmettre d’autres messages. »
Une invitation à renouer avec une voie ancestrale
« Renaissance Man, un conteur en terre Hopi » n’est pas un récit de voyage. Il ne parle ni des réactions d’Audrey, ni de ses sensations, ni d’un quelconque discours intérieur.
Il ne s’agit pas non plus de proposer une évasion touristique au lecteur sédentaire en quête de dépaysement ou de divertissement. Pas plus qu’il n’est question de développement personnel ou d’appropriation culturelle.
Ce dont il est question, le cœur de l’ouvrage, c’est la voie Hopi, ancestrale et contemporaine : les messages, les connaissances, les engagements, l’état d’esprit Hopi.
Et cela passe inévitablement par leur mode de transmission, celui de l’oralité. La tradition orale et les rituels enseignent incognito. Les Hopis le savent. Ils ne dérogent pas à cette voie.
Leurs messages sont autant véhiculés par les récits réels et imaginés de Renaissance Man, lors des nombreuses fêtes et cérémonies, que sur les pétroglyphes des parois rocheuses de la région.
« Cet ouvrage est au service de la voie Hopi, de leurs récits, de leur état d’esprit, de leurs pratiques, et de leurs enseignements. Il invite à renouer avec cette voie ancestrale, à faire entendre leur voix, leur vision du monde et leurs engagements intemporels, d’une actualité saisissante. »
Une préface de Frederica Van Ingen
Auteur et initiatrice des Cercles des Passeurs, Frederica Van Ingen a notamment publié « Sagesses d’ailleurs pour vivre aujourd’hui » et « Ce que les peuples racines ont à nous dire ».
Concernant le livre d’Audrey Chapot, elle écrit notamment dans sa préface :
« Ce témoignage nous donne à voir que vivre entre deux mondes, entre deux époques même, est fécond lorsqu’on est issu d’une culture de sagesse. Une culture riche de ce que nous appelons dans notre langage moderne la capacité de résilience, et que ces cultures pratiquent depuis la nuit des temps.
Ces traditions vivantes ont ceci de particulier : au-delà des apparences, elles se réinventent à chaque génération. Elles renouvellent ainsi le monde, tout en gardant intact le cœur du message qu’il leur a été donné de transmettre. Et le cœur de ce message, toujours, c’est la paix qui, avant tout chose, se construit en soi-même. Ce que savent faire, bien sûr, les « gens paisibles » … »
Extrait
Je n’avais plus qu’à écrire sa biographie sur fond de culture Hopi ! À moins que ce ne soit l’inverse.
Pour autant, le processus d’écriture avait besoin de temps : entre l’idée initiale, ce que nous avons partagé et la manière de le restituer avec justesse, environ deux ans se seront écoulés. Pas par paresse, ni par choix délibéré, mais parce que ce n’était pas le bon moment. Mon premier élan d’écriture fut freiné, ce n’était pas mûr. Ni pour moi, ni pour les lecteurs. J’étais sans prise et l’acceptais. Et puis, le temps fut enfin propice, comme une histoire prête à être transmise.
Il s’agit bien de cela, des histoires. Et Renaissance Man est comme une porte d’entrée vers cette autre dimension. Il en connaît le pouvoir. Conteur hors pair, il imbrique les récits les uns dans les autres et nous entraîne.
Pour les Hopis, les natifs d’Amérique du Nord et tous les autres peuples de tradition orale, les histoires ne se limitent pas à une distraction. Elles se perpétuent de génération en génération. Elles nous enseignent. Elles constituent une pratique spirituelle essentielle qui agit comme une puissante médecine.
Le conteur ouvre des portes, ses mots activent d’autres voies de communication. Ainsi, ceux qui l’écoutent accèdent-ils à des territoires chaque fois inconnus. À eux de calmer leur mental pour laisser place à un monde plus grand, régi par d’autres logiques. À eux de se laisser porter par les récits, d’accepter de se perdre volontairement, sans chercher à comprendre le pourquoi ni le comment de ce qui leur arrive, sans chercher à analyser les histoires. Cette ambiance particulière est puissante et opérante.
C’est celle que je cherche à retranscrire le plus fidèlement possible, pour vous plonger dans ce monde. Cela fait partie de la transmission. Laisser faire, laisser résonner les histoires et constater ensuite les influences, les prises de conscience, les connaissances.
Avec les conteurs, les explications sont inutiles et le temps est un allié.
Renaissance Man dit simplement que « tout le monde a des histoires. C’est bon de les partager, pas seulement entre amis. Les histoires sont très importantes. Nous vivons grâce à nos histoires, et comment nous les choisissons. Et donc, je raconte une fois, et c’est tout ! »
Et puis, pour brouiller les pistes comme il aime le faire, il enchaîne : « Les conteurs n’en font qu’à leur tête : ils racontent aussi longtemps ou s’arrêtent aussi vite qu’ils le veulent. Ils en rajoutent et en enlèvent. Nous appelons ça maqakwita ! Ils font en sorte que leur discours soit intéressant pour ceux qui les écoutent. »
Audrey Chapot
Anthropologue, chercheuse indépendante, conférencière et praticienne éclectique, Audrey a créé une activité d’aide à la réflexion et de consultation en 2012.
Diplômée en ethnologie, civilisation indienne et conseil en organisation, elle alterne avec des apprentissages en autodidacte.
Elle précise :
« Ma pratique consiste à assainir et enrichir notre rapport au vivant : renouveler nos mentalités et prendre soin de notre juste place et de notre juste contribution au quotidien. »
Audrey Chapot décrypte notamment les transitions de vie et évolutions sociétales, et ce qui influence nos comportements et nos décisions. Elle se consacre à mettre à jour et à assainir nos modes de vie et modalités de travail.
En tant que praticienne, elle intervient pour aider à solder les héritages des personnes qui la consultent, et rétablir un équilibre fécond dans leur quotidien. À sa manière, elle raconte des histoires qui éclairent, et d’autres qui guérissent.
Une auteure qui décrypte notre rapport au vivant
Pour questionner les fondamentaux humains, identifier les dysfonctionnements de notre société et mettre à jour nos modes de vie, Audrey a déjà publié trois ouvrages.
L’Esprit des mots : pour retrouver sens et cohérence, est sorti en 2019 chez BoD : cette exploration anthropologique, qui aide à retrouver sens et cohérence, explique ce que les mots révèlent de notre civilisation, à notre insu.
En 2020, Audrey devient autrice et éditrice de deux autres livres :
- Tel un roseau : souple et ancré dans un monde qui chahute : un guide pratique pour comprendre le monde, améliorer sa communication et savoir s’adapter en toutes circonstances, même à l’étranger ;
- Eloge des métiers hybrides : pour les touche-à-tout et les autres : un livre qui rétablit l’indispensable hybridation ordinaire de l’espèce humaine en valorisant les identités et trajectoires multiples, et en révélant qu’au-delà des explorations solitaires, les polyactivités contribuent au renouvellement des sociétés.
Renaissance Man, un conteur en terre Hopi est son quatrième ouvrage en tant qu’autrice et éditrice.
6 commentaires
Les Hopis, je les ai rencontré, plus sympa que les Navajos…mais plus pauvre aussi…
Bon Jeudi
merci pour ce complément
le griot amérindien
peut-être
Merci Bernie pour cette découverte
avec plaisir