Ce que je sais d’elle est un roman en clair-obscur qui, de confidence en confidence, d'instants fugaces en souvenirs, finit par former un tout, le portrait d’un être manquant qui hante ces pages jusqu’à la dernière.
Béatrice Hammer réussit là, malgré l’absence de la disparue, jamais nommée, un magnifique portrait de femme engagée dans un parcours singulier.
Ce roman aborde avec délicatesse la question du consentement et des répercussions d’un traumatisme sur une vocation artistique.
Une femme a disparu, laissant derrière elle un mari, deux enfants, une famille, des collègues, des voisins, des amis… tout ce qui fait l’ordinaire d’une vie sans histoire.
Que faire, que penser lorsque, du jour au lendemain, la personne que vous croyiez connaître vous abandonne, ne laissant derrière elle que des interrogations ?
Fasciné par l’absente, un homme enquête sur cette disparition. Chacun lui répond à sa manière, selon son degré d’intimité et sa relation avec la disparue. Par un jeu de reflets, ceux qui l’ont connue nous parlent aussi d’eux-mêmes.
C'est ainsi que s'ébauche un magnifique portrait de femme, tout en nuances et en subtilité.
Béatrice Hammer, dont un interview est dans cet article de mars 2021, est romancière, scénariste et réalisatrice. Elle a publié une quinzaine d'ouvrages, qui lui ont valu régulièrement des prix de lecteurs, notamment le prix Goya, le prix Tatoulu et le prix Livre mon ami.
Une baignoire de sang, son premier polar, est sorti en 2020 aux éditions Alter Real.
Cannibale blues, son plus grand succès, republié en 2020 aux éditions d’Avallon, a été la sélection Attention Talent des libraires de la FNAC.